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moïens qu’il nous suscita à poinct nommé, que nonobstant la despence que nous y fismes pour ce nécessaire séjour de près de huit mil escuz, nous ne laissasmes pas un seul à payer, pour laisser ceste bénédiction après nous.

Avant mon partement de Paris, l’on me dit la mort de Charlotte de la Verrie, ma petite fille, qui estoit morte dès la fin d’Apvril chez sa nourrice, et fut enterrée au cimetière de Saumur ; ceste nouvelle ayant esté mandée à Paris me fut celée quelque temps, tant à cause de mes maladies ordinaires que pour les affaires qu’avions alors.

J’arrivay donq à Saumur le vendredy 23e Juing ; monsieur du Plessis m’avoit mandé par les chemins comme nostre fille de Villarnoul, qui s’estoit retirée de Paris trois sebmaines devant moy pour s’acheminer à Saumur pour y faire ses couches, estoit accouchée[1] le 15e Juing d’ung filz heureusement ; je sens ceste nouvelle à Amboize, mais à mon arrivée, je la trouvay fort malade d’une grosse fiebvre dont peu de jours après, par la grâce de Dieu, elle recouvra sa santé. Le 25e son fils fut présenté au baptesme par monsieur du Plessis et moy, et fut nommé Philippe ; ce fut en l’absence de monsr de Villarnoul, qui fut tout ce temps en sa commission pour l’exécution de l’Edict, mais qui en avoit desclaré sa volonté avant son partement d’avec nous, et depuis prié par ses lettres. Je trouvay aussy mon filz guéry

  1. D’après toutes les informations que nous avons recueillies, les Jaucourt, descendants de Mlle Marthe de Mornay, restent maintenant les seuls descendants en ligne directe de M. du Plessis-Mornay.