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pour la vérification de l’Edict, et dire qu’il ne pouvoit rien plus sans ruyner ses affaires, luy commandant d’adviser aux moïens de destourner ce coup, soit se transportant à Chastellerault, ou autrement, ce qu’il remettoit à sa prudence ; et en mesme sens luy escrivoit monsieur le Duc de Bouillon, chargé[1], par ceux qui désiroient nouveautés, de préférer au publiq ses affaires particulières. Monsieur du Plessis avoit eu advis que les députez des dittes provinces avoient charge de conférer avec luy, premier que passer outre, ce qui les luy fit attendre de pied coy ; comme de faict. M. Béraut, l’un d’eux pour tous, ministre de la Parole de Dieu, le vint voir expressément à Saumur ; lequel il tascha de rendre capable, par plusieurs raisons, de passer ces différens par expédiens telz que S. M. ne fust contraincte de repasser par les espines des Parlemens ; moyennant quoy, ilz le trouveroient facile en toutes choses. L’expédient estoit, pour le faict des synodes nationaux, qu’ilz en prissent permission du Roy, par lettres patentes, scellées de son grand sceau ; ilz reconnoissoient que cela suffisoit pour sa vie, mais qu’avenant sa mort, ilz rentroient en mesme difficulté ; il répliquoit que, ce cas avenant, il y auroit assez d’autres poinctz à ramener, entre lesquelz cestuy là passeroit aysément, et que le successeur seroit tout ayse de leur donner ce consentement. Pour la chambre de l’édict de Paris, où ilz pressoient que les six conseillers entrassent, leur faisoit considérer que ces six contre dix ne les garantissoient de rien,

  1. Accusé.