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tous les avantages requis. N’est icy à oublier que M. du Plessis avoit représenté au Roy par plusieurs raisons qu’avoir de M. de Mercœur la Bretagne, par traicté, aux conditions cy devant présentées, étoit la luy donner, parce que demeurant gouverneur et saisy des places, il y seroit toujours plus considéré que le Roy mesmes qui ne la voioit point ; qu’il n’y avoit donc moïen d’y reprendre son aucthorité que par l’en mettre hors, ce qui ne se pouvoit que par sa présence[1], et ses lettres se trouvent encor en ses mémoires.

En mariage faisant donnoit le Roy à César, monsieur son filz naturel et de madame la duchesse de Beaufort, la duché de Vendosme, auquel il fit consentir Madame, sa sœur unique. Où est à noter qu’encore que ce duché fust un principal membre de la maison de Navarre, de laquelle monsieur du Plessis estoit surintendant, il ne luy en parla jamais, et n’y intervint aucunement ; doustant S. M. qu’il ne luy fist, selon sa fidélité, quelque remonstrance au contraire. Seulement y fut appelé après qu’il eust esté dressé par M. le Président Jeannin et passé par devant notaires, avec ceux de son conseil d’Estat, lorsque lecture en fut faicte devant les parties, et particulièrement quand il fut présenté à Madame[2] pour prendre acte de son consentement.

Le Roy estant à Angers, sur les refuz que faisoit

  1. L’édition de M. Auguis, au contraire des deux manuscrits porte : « Par sa puissance. »
  2. Le manuscrit de la Bibliothèque impériale et l’édition de M. Auguis portent : « Madame, sa sœur unique. »