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commission, en ce nomméement qui regardoit le traicté de Bretagne et les affaires des provinces circonvoisines.

Dès ce soir donq virent ensemble ledit sr Mareschal, et le lendemain 28e conférèrent tout le matin avec luy, et au sortir s’en allèrent disner ensemble chez M. de la Rochepot, gouverneur de la province ; les particuliaritez de l’attentat qui suit seroient longues, et parce que je les ay rédigées avec tous les actes en un escript à part, je n’en parleray que sommairement. M. du Plessis donq sortant sur deux heures après midy de chez M. de la Rochepot pour s’en retourner à son logis, peu accompagné, par ce que les siens s’en estoient allés qui deçà, qui delà, passer le temps, et aussy ne se doutoit il de rien, le sr de St Phal, qui l’attendoit au passage en la rüe courte, luy faict dire qu’il avoit à parler à luy, ce qu’il consent aussy tost, et luy demande la raison des lettres ouvertes dont cy dessus a esté faict mention. C’estoit quelques cinq mois moys après ; monsieur du Plessis luy dit comme la chose estoit passée à la vérité dont il sembla se vouloir contenter et y avoit de quoy. Touteffois (l’argument que l’attentat estoit résolu,) il le repressa de plus fort, tant que M. du Plessis luy dit par deux fois que, sy ceste raison ne le contentoit, il la luy feroit quand, où et en telle autre façon qu’il voudroit, luy mettant le marché à la main, par la voye accoustumée entre gens d’honneur, s’il en eust eu envie. Ce fut là dessus que le dit St Phal, retournant ung pas en arrière, luy donna sur la teste neüe, (car ilz parloient ainsi l’un à l’autre,) à l’endroit de la temple, d’un bâton qu’il ca-