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tresve, et à Villebois de composer plus tost que de servir de subject aus ditz de la religion d’estre armez.

Diverses pratiques de monsieur du Plessis se rencontrèrent en ceste année, par lesquelles il taschoit d’avancer et la religion et le bien du service du Roy qu’il conjoignoit autant qu’il pouvoit ; monsr de Pierrefitte fut trouver le Roy à Rouen de sa part pendant l’assemblée des convoquez[1] sur trois propositions ; la première estoit d’un capitaine qui promettoit, moïennant certaines conditions, d’enlever M. de Mercœur et l’amener prisonnier à Saumur ; la seconde, d’une entreprise sur Pillemil[2], fauxbourg de Nantes, que monsieur du Plessis avoit faict reconnoistre et offroit au Roy d’exécuter, et moïennant ce, oster la communication de Poictou et la plus part de l’utilité de la rivière de Loire à M. de Mercœur ; la troisiesme, d’une entreprise à luy proposée par le capitaine Gentil sur la ville et chasteau de Perpignan, qu’il rendoit fort aysée, moyennant quelques adresses qui dévoient procéder de l’authorité de S. M. Le dit sr de Pierrefitte s’y comporta très-bien, et pour la première rapporta les despesches nécessaires ; mais la tresve, par plusieurs fois renouée, laquelle il ne désiroit forfaire pour quelconque apparente utilité, en fit ou perdre ou différer les occasions. Pour la seconde, fut levé le régiment du sr de Nesde, composé de six cens hommes fort bien armez, soubz un prétexte général néantmoins

  1. L’assemblée des notables qui se tint à Rouen en 1596.
  2. L’édition de M. Auguis porte « Villemil. »