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ges nepveu de M. de Schomberg, auxquelz seroient envoyées commissions du Roy à ceste fin ; que M. de Clermont y auroit la charge de mareschal de camp, et ne laisseroient touteffois les seigneurs et gouverneurs catholiques du pays d’y estre employez ; et en outre que le dit siège expédié, mon dit seigneur de Montpensier retourneroit trouver S. M. pour la servir en Picardie, et demeureroit lors l’armée entre les mains de M. de la Trémouille pour estre exploitée par luy contre les places que le duc de Mercœur tient en Poictou, et en Bretagne deçà Loire.

A ce dessein, auroit tellement travaillé monsieur de Schomberg en court que le Roy s’y seroit condescendu en tous poinctz, dont monsieur du Plessis prétendoit plusieurs utilitez, scavoir que par ce moyen une trahison si exemplaire seroit punie, pour en prévenir plusieurs semblables, et apprendroit M. de Mercœur, par la guerre qu’on luy feroit renaistre à bon escient, à se repentir d’avoir refusé la paix ; 2° que M. de la Trémouille se voyant dignement employé, et ceux de la religion avec luy, seroient tant plus capables de tous conseilz paisibles, moïennant que d’ailleurs la cause publicque fust satisfaicte sur ses justes et nécessaires requestes ; 3° que ceux de la Religion, estans par ce moyen armez par l’authorité du Roy, seroient moins ouvertz aux entreprises qu’on pourroit faire contr’eux et plus parez contre tous inconvenians. Ne laissoit monsieur du Plessis de craindre que ce bon dessein ne fust rompu par ceux qui avoient contraires intentions, et qu’aucuns serviteurs mesmes du Roy ne persuadassent et à M. de Mercœur de se rendre plus facile à la