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chepot et luy, la modération de subzides[1] de la rivière de Loire, avec les députez de M. de Mercœur, lesquelz ilz firent diminuer des deux tiers pour l’establissement du commerce, à faute duquel le peuple d’Anjou s’en alloist ruiné, ce qui fust aggréé et ratifié peu après par Sa Majesté.

Mais quant à la négociation principale de Bretagne pour laquelle on avait deu se rassembler à Chenonceaux[2] et dont particulière instruction avait encor esté baillée à M. du Plessis à Fontainebleau, n’y fut procédé plus avant, parcequ’après plusieurs remises M. de Mercœur fit entendre à la Royne qu’il ne pouvoit qu’il n’eust advis du roi d’Hespagne, aussy que voyant le Roy occupé sur la frontière de Picardie, il estima pouvoir gagner temps selon son naturel et coustume.

La tresve avoit esté presques tout ce temps entre l’Anjou et Bretagne, laquelle finit au commencement d’Octobre, pour une opiniastreté de ceux de la Ligue qui vouloient estre payez de ce qu’ilz prétendoient estre deu à leurz garnisons, par M. de Boisdauphin qui nouvellement s’estoit faict serviteur du Roy. A quoy on leur respondoit qu’ilz avoient choisy sa foy pour estre payés par ses mains et que c’estoit à en conter entre eux. Cependant, le 13e Octobre, ilz surprirent le chasteau de Tigny au gouvernement de M. du Plessis, place d’importance, pour estre assise au milieu de cinq élections, forte d’elle mesme, et que d’abondant ilz fortifièrent en dili-

  1. La diminution des droits de péage.
  2. Chez la reine douairière Louise de Lorraine.