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à Lyon assisté du sr de la Primaudaye, n’en rapporta que des promesses d’exécuter les edictz et conférences de la Religion, par l’envoy de commissaires par les provinces, à quoy on n’auroit pas pensé depuis. Et pour le regard de ce qui avoit esté promis par S. M., de mettre ce qui avoit esté accordé aux Eglizes à Mantes entre les mains de M. du Plessis, les articles concernans la religion justice et police luy auroient bien esté envoyés, signez du Roy et contresignés d’un secrétaire d’Estat, pour les communiquer à l’assemblée, ce qu’il auroit faict, mais non celuy qui concernoit les seuretez, scavoir que toutes les villes tenues par ceux de la religion leur demeureroient pour seureté, avec les garnisons entretenues. Dont se plaignant le dit sieur de la Noüe, luy fut dit qu’il seroit entretenu, mais ne pouvoit plus estre baillé par escrit, ce qui fut imputé à craincte d’offenser le Pape, duquel l’absolution estoit rézolue et attendue.

Le voyage que fit monsr du Plessis en court sur la fin d’Apvril fut fondé sur un très exprès commandement du Roy qui, après plusieurs délais, se résolut au voyage de Lyon, prenant son chemin par Troyes et Dijon, désira voir M. du Plessis premier que s’eslongner ; il trouva S. M. à Fontainebleau, où Elle le récent avec plus de démonstration de bonne volonté et de privante que jamais, tous les seigneurs de la court aussy. Mais de subject particulier de l’avoir si précisément mandé, il n’en reconnut autre que pour luy ouvrir son cœur et le luy descharger de plusieurs mescontentements et maux cachez qui luy pezoient. Il pressa S. M. de se marier ;