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règlements qui s’y pourroient mettre, ce qu’il fit avant que partir de la court en plusieurs conseilz tenuz sur ce faict, sans touteffois s’obliger à aucune charge.

Vint en court en ce temps, de la part de la Royne douairière, le sr de Migenne, son maistre d’hostel, qui asseura le Roy que monsr de Mercœur estoit prest à traiter et envoyer à ceste fin ses députez où il plairoit à S. M. Laquelle fut d’advis, pour faire voir à son peuple le soin qu’Elle avoit de lui donner repos, que le dit traicté se fist sur les marches de Bretagne. Pour iceluy fut expédié un pouvoir et une instruction, adressées à messieurs le maréchal d’Aumont, l’Évesque de Nantes depuis créé archevesque de Rheims, nostre oncle, les sieurs de St Luc, de la Rochepot, du Plessis, de Chasteauneuf, Herpin et de la Grée, présidents en Parlement et en la chambre des comptes ; mais la principale charge et direction, par une[1] instruction secrète et particulière, en fut commise à monsieur du Plessis, lequel nommément fit instance vers S. M. qu’il n’y fust rien faict au préjudice des Éditz de la religion ; ce que S. M. approuva et y persista. Cela fut cause que, sur la fin de novembre, monsieur du Plessis revint à Saumur, et peu après s’achemina à Ancenis où le pourparler fust commencé avec les députez de monsieur de Mercœur, dont les principaux estoient l’Evesque de St Malo, le Président de Launay, Tornabon, Florentin, etc., et y eut diverses contestations sur le faict de la Religion, et sur la sortie des Espagnolz, comme

  1. Au contraire des deux manuscrits, l’édition de M. Auguis porte « Par une simple instruction secrette et particulière. »