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du mariage du Roy avec la Royne Marguerite de France, du consentement et à la réquisition d’icelle ; monsieur du Plessis le négotiant par l’entremise de M. Erard, maistre des Requestes du Roy de Navarre. Les conditions furent que le Roy luy laisseroit l’apennage qu’elle avoit de France, la nommination des bénéfices en iceluy restreincte aux quattre jugeries, luy continueroit sa pension de cinquante mil livres, y comprins la Baronie d’Usson qu’elle retiendroit pour sa demeure qui en feroit partie, et lui bailleroit assignation de deux cens cinquante mil escus sur bonnes receptes, scavoir deux cens mil escus sur la couronne, et cinquante mil escus sur le domaine ancien de Navarre, pour acquitter ses debtes, desquelles cependant elle auroit surcéance pour un an ; moyennant quoy aussy, elle remettroit au Roy les terres de Picardie qu’elle avoit de la maison de Navarre, et rapporteroit tous et chacun les dons à Elle faictz par les feus Rois, arrérages de pension, et montans à près de trois cens mil escus. Pour parvenir au point principal, fut ad visé que la ditte Dame envoyeroit une procuration au Roy adressante à messieurs du Puy et de Scarron, conseillers en la court de Parlement de Paris, personnages d’honneur, très bien choisis de S. M., et nomméement escriptz de la main de la ditte Dame, en la procuration, pour requérir en son nom, par devant tous juges qu’il appartiendroit, la dissolution de ce mariage, soy fondant sur deux nullitez principales, partie sur la force et craincte intervenue de la part du feu Roy Charles, son frère, dont il auroit prou apparu par ce qui seroit ensuivy depuis, partie sur le degré prohibé