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escrire, et ses commencemens de la langue latine, car ilz se délibérèrent de le faire d’Eglize ; d’autant que messire Bertin de Mornay, grand doyen de Beauvais et abbé de Saumer, près Boulongne, qui jouissoit de plus de vingt mil liv. en bénéfices, l’aymoit fort et les luy vouloit résigner tous ; mais comme Dieu ne vouloit qu’il feust plongé en l’idolâtrie, luy osta tost telz alléchemens, par la mort de feu mon dit sieur le doyen son oncle, qui mourut en sa ditte abbaye de Saumer, le jour d’octobre 1556, et se sentant malade, envoya quérir monsieur de Buhy son frère qui l’alla trouver et assister ; mais mademoiselle de Buhy sa belle sœur, laquelle il désiroit voir, n’y peust aller, estant lors fort grosse ; il lessa seul héritier son frère de tous ses biens patrimoniaux et donna à son nepveu, Philippes de Mornay, tous ses meubles, acquetz et conquetz, et monstroit n’avoir regret de mourir que pour n’avoir pas encorres fait pour son frère et ses nepveux ce qu’il avoit prétendu et désiré. Cependant, pour la fascherie que recevoit monsieur de Buhy de la perte de son frère qu’il aymoit fort, il ne voulut jamais que l’on luy parlast de résigner ses bénéfices, et le malade aussy ne s’en souvint et n’en parla aucunement, nonobstant la bonne volonté qu’il tesmoigna jusques à la fin leur porter, surtout au[1] dit Philippes de Mornay pour lequel seul il testa. Luy estant mort, feu monsieur de Lizy, archevesque d’Arles (de la maison de Monjay), qui leur estoit parent et bon amy, lors en crédit à la

  1. Le manuscrit de la Bibliothèque impériale et l’édition de M. Auguis portent « surtout à M. du Plessis. »