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articles particuliers, lequel demeuroit es mains de M. le Chancelier et des Secrétaires d’Estat pour se régler selon iceluy ez expéditions, et lequel aussy, selon qu’il en seroit besoin, S. M. feroit entendre à ses courtz de Parlement, Gouverneurs et lieutenans généraux ès Provinces, et autres ses officiers qu’il appartiendroit ; lequel se pouvoit réduire à peu près aux articles suyvans, que l’exercice de la Religion romaine seroit remis ès lieux dont par les troubles il avoit esté exclus, et néantmoins y demeureroit celuy de la Religion réformée ; qu’ez villes de l’obéissance du Roy (attendu que la campagne estoit interdite et non accessible), S. M. pourvoieroit que ceux de la Religion auroient leur exercice, en usant discrètement et à petit nombre, ce qui seroit diversement tempéré selon la diversité des lieux, et que S. M. en déclareroit sa volonté à ses gouverneurs et officiers pour y tenir la main ; que l’exercise de la Religion seroit en la court de S. M. avec toute liberté par la présence de Madame, et par son absence se continueroit discrètement en la maison des plus signalez de la Religion, sans chant de Psalmes. Entr’autres furent nommez monsieur le duc de Bouillon, monsieur de Rohan, monsieur du Plessis et M. de Sanxi ; qu’ès armées de S. M., tant commandées par Elle mesme que par ses lieutenans généraux, le mesme exercice pourroit se faire aux quartiers et logis des capitaines de gendarmes et maistres de camp, etc. ; que S. M., par aucun serment qu’Elle eust faict ou fist après, ne pourroit se tenir obligée à faire guerre ou persécution à ceux de la Religion, ce qui fut dit à l’occasion des sermens qui s’appro-