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sr de Vicose à Saumur avec charge du Roy de communiquer ses depesches à monsieur du Plessis et avec intention de s’y conduire principalement par son advis. Le Roy laissoit en doute dans ses depesches s’il changeroit sa profession ou non, dont plusieurs pensèrent estre mandés pour une conférence, et pour ce estima monsieur du Plessis nécessaire de les en esclarcir. Sa Majesté mandoit aussy de chaque province certaines personnes par Elle choisies. Sur quoy, il fit connoistre au dit sr de Vicose que le moyen que tenoit S. M. en ceste affaire n’estoit pas pour parvenir à son intention, estant icelle de contenter en peu de personnes toutes les Eglizes réformées de son royaume, et les assurer contre les scrupules et déffiances que ce changement leur pourroit apporter. Au lieu que leur prescrivant ceux qu’ilz avoient à envoyer, il susciteroit contr’eux l’envie de ceux qu’il n’avoit point choisis, qui s’en sentiroient moins prisez, et rendroit ceux qu’il avoit nommés suspectz à tous, et leur rapport par conséquent sans foy ni efficace ; qu’il valoit donq mieux laisser en la liberté des Eglizes le choix de leurs députez vers S. M., lesquelles s’assembleroient par colloques en assemblées en chacune province, y entendroient sa charge, et sur icelle pourveoiroient à l’élection de personnes de qualité de tous ordres qu’ilz prièroyent d’aller recevoir les commandemens et entendre les intentions de S. M. ; ce que le dit sieur de Vicose trouva à propos et suivit de point en point, mesmes le fit agréer au Roy. Et en conséquence de ce, envoya monsieur du Plessis mémoires à toutes les Eglizes de ce Royaume sur lesquelz ilz auroient à