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faires, et touteffois sans participer à ses fascheries domestiques, que Dieu par sa grâce, veuille finir par quelque sainct et heureux mariage.

Sa Majesté, estant à Saumur, montra estre fort content des fortifications, commanda de les poursuivre et en accreut les moïens, mesmes pour la closture du fauxbourg de la Billange ; accorda aussy, en faveur de monsieur du Plessis aux habitans exemption de tailles pour neuf ans, desdommagement des maisons ruinées à l’occasion des fortifications et droict de cloaison, à l’instar de celuy d’Angers pour l’entretenement des murailles de la ville. Loua particulièrement le bastiment du Temple et octroya lettres d’érection pour un collége à Saumur, garny de professeurs ès trois langues et es artz et sciences, promettant de pourveoir, quand la nécessité de ses affaires le permettroit, au bastiment et entretenement d’iceluy.

Mais à Tours, où je suivy monsieur du Plessis accompagnant Madame, furent les grandz coups à soutenir, tant pour l’entretenement du ministère de noz Eglizes sur les finances du Royaume que pour la réception de ceux de la Religion indifféremment aux charges et dignitez selon ses Edictz. Sur le premier poinct, le thrésorier de l’espargne ayant protesté à S. M., parlant par la bouche des plus grandz, de la ruyne de son Estat et désespoir de tous ses serviteurs catoliques, s’il le consentoit ; et nonobstant luy fut ordonné de les assigner selon les roolles qui en seroient vérifiés par monsieur du Plessis, et ordonné fondz en chacune province pour les payer, à quoy touteffois n’y a doute que la passion des hommes