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amplement parlé, tous autres erremens en estant lors perdus, et n’y ayans presques personne qui en eust ou espoir ou soin.

Le siége de Rouen continuoit mais lentement, qui fut cause qu’il remit sus de fortifier Quillebeuf, entre le Hâvre et Rouen, place pour maistriser la rivière, ce qu’il avoit proposé dès son arrivée auprès du Roy, prévoyant que le duc de Parme s’efforceroit de lever ce siége et désirant, en cas qu’il s’en fallust retirer, que Sa Majesté laissast au moins Rouen les fers aux piedz, ce que Sa Majesté trouva très à propos ; mais y eut de la lenteur à l’exécution, et reconnut lors Sa Majesté en plein conseil qu’en l’an 86, lorsque son armée de Reistres entra en France, monsieur du Plessis luy avoit demandé congé de faire une descente en la rivière de Seine avec douze centz hommes de guerre, pour fortifier ceste place de Quillebeuf, à la faveur de quattre vaisseaux de guerre qu’il auroit d’Angleterre ou des Pays-Bas, en avant dès lors et long temps auparavant reconnu l’importance, comme de fait elle luy en avoit fait peindre le plan à la Rochelle. Proposa aussy à Sa Majesté, pour brider la rivière de Somme et les villes rebelles de Picardie, de fortifier le Hourdel, petite islette sise au dessoubs de S. Valery, à l’embouchure de la rivière, en lieu sy à propos qu’elle peut arrester tous les bateaux, dont, depuis la reprise de St Valery, Sa Majesté a donné la charge au filz de défunct monsieur de la Noüe, paravant promise au sieur des Reaux à la requeste de monsieur du Plessis.

Pour les affaires de la Religion qu’il avoit tousjours à cœur, il remonstra à Sa Majesté que l’édict