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signalé service faict en cest endroict à ma ditte dame. De là ensuivit une déclaration de non réunion, non encor vérifiée en Parlement, et je luy ay souvent ouy dire qu’il eust désiré qu’on se fust contenté de maintenir la possession sans poursuivre la vérification en la court qui a des raisons pour la refuser en ce temps.

De là eut commandement du Roy de conduire, avec sa compaignie de gensdarmes, madame la duchesse de Montmorency[1] jusques en Xaintonge, ce qu’il fit, laquelle s’en retournoit vers monseigneur son mary[2] en Languedoc, luy portant parole de la connestablerie de France ; et son retour tomba sur la fin de l’année 89 qu’il acheva à Saumur jusques aux premiers jours de la suyvante, en achevant de nettoier assés heureusement tout ce qui restoit à l’ennemy, en la seneschaussée de la ditte ville et estendue de sa charge.

L’an 90 se passa presques tout entier près du Roy ; il partit mandé en diligence du Roy pour se trouver à la bataille[3]. De Chasteaudun il m’escrivit ces mots : « M’amye, je reçoy lettres de S. M. qui me haste, monsieur de Maine faict mine de passer l’eau. Dieu est pour nous qui abrégera leurs insolences et noz misères. En ce lieu le presche s’est

  1. Antoinette de la Marck.
  2. Le duc de Montmorency, connu jusqu’à la mort de son frère aîné sous le nom de M. de Damville, devint connétable en 1593.
  3. Par une erreur de ponctuation, M. Auguis est tombé ici dans une méprise étrange, il écrit ainsi : « Mandé en diligence du roy pour se trouver à la bataille de Chasteaudun· ; il m’escrivit.... » Il s’agit ici de la bataille d’Ivry, et M. du Plessis écrivait de Châteaudun à sa femme.