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delier nommé père Marel, exécuté à Tours, avoit déposé que deux autres estoient partis de Vendosme avec luy, en habit déguisé et la couronne effacée, pour le tuer. A quoy ayant ordonné de prendre garde fut arresté à Loudun l’un d’iceux, nommé André Fouquet, par les marques que le dit Marel en avoit donnez, et interrogé par le juge de la Prévosté de Loudun, confessa son dessein, et ceux qui le luy avoient mis en l’opinion. Touteffois craingnant à cause de la religion contraire, et que c’estoit son faict, que la procédure qui s’en feroit à Loudun fust imputée à animosité, il le fit conduire à Tours à messieurs de la court, qui depuis le condemnèrent ; l’autre, à la diligence de mes ditz sieurs de la court, fut pris à Chastellerault ; mais par la malice ou connivence du sr de Rouet, gouverneur de la ville, fut délivré par une mutinerie de quelques-uns suscitée à ceste fin en la ville.

Retourné à Saumur, et ayant recouvré ses forces, il nettoya quelques fortz dont la Ligue s’estoit saisie le long de la Rivière près de Saumur ; puis fut mandé de S. M. à Tours, et la suivit au siège du Mans et autres exploitz qui se présentèrent lors. S. M., qu’il n’avoit point eu cest honneur de voir depuis son avènement à la couronne, luy monstra de grandz signes d’avoir son service agréable, et la première chose que M. du Plessis luy proposa, dont il acquit l’envie de plusieurs, fut le rétablissement de l’Eglize par un Edict publiq, luy remonstrant que, par voies particulières et obliques, il n’y parviendroit jamais, ains n’y rencontreroit que des oppositions à chaque bout de champ, ce que S. M. prit en très bonne