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assiégé et emporté avec tout l’ordre et l’artifice qui se peut ; mais l’entreprize estoit plus grande, car M. du Plessis avoit faict trouver bon au Roy qu’il fit une descente à St Nazare en Bretagne et s’y logeast pour maistriser la rivière de Loire, en intention de le fortifier en peu de jours ; et pour soutenir les premiers effortz du pays, il portoit une fortification pour fermer la teste du lieu qui seule est accessible, de courtines et de flanez à preuve de mousquet qui se portoient en un bateau ; outre ce qu’il avoit avec luy trois centz pionniers, quantité d’outilz, toutes sortes de vivres et munitions pour trois mois ; le Baron de Salignac avec son régiment le devoit assister, et le Roy de Navarre donnoit le commandement du pays à monsr du Plessis. Dieu, qui vouloit faire d’autres choses, se monstra contraire à ce dessein, car il repoussa trois fois les vaisseaux de la mer, et envoya de telles tourmentes qu’il n’y eut moyen de s’embarquer. Et survenoit là dessus l’armée conduite par M. de Nevers, devant laquelle il faloit faire sa retraicte ; mais les merveilles de Dieu furent bien plus grandes en un autre sens, car au temps que le Roy préparoit ses effortz pour faire proffit à noz dépens de la routte[1] des estrangers, le duc de Guise le chasse de Paris par la journée[2] des Barricades. Et comme ilz s’en furent réconciliés par le second Edict[3] d’union, ayans convoqué l’assemblée de Blois, pour le faire passer en loy fondamen-

  1. Déroute.
  2. La journée des Barricades eut lieu le 13 mai 1588.
  3. Publié à Rouen le 21 juillet 1588, et qui livrait Henri III, pieds et poings liés, aux Guise.