Bouquetot, Seigneur du Brueil de Normandie, parent de M. du Plessis et descendu d’une fille de Mornay, gentilhomme de valeur, religion et preudhomie ; sa marraine, dame Georgette de Montenay, sa parente aussy, veufve du feu sr de St Germain en Gascoigne, femme de grande vertu et qui mesmes a escrit quelques choses.
Sur le retour de ce voyage qui approchoit de la fin de l’an 87, le Roy de Navarre eust nouvelles de la desroutte[1] de son armée estrangère, dont plusieurs des siens furent esmeus, particulièrement ceux qui l’estoient venus trouver de delà Loire. Cela fut cause que, pour délibérer des remèdes, il s’achemina à Montauban, où il pensoit voir monseigneur le Prince [de Condé[2]] et M. de Montmorency[3], ce qui ne se peut faire. Et là par quelques députez fut requize une assemblée générale des Eglises pour consolider ceste playe, à laquelle S. M. ne vouloit entendre ; touteffois y fut persuadé par monsieur du Plessis lui allégant que ce grand désastre requéroit ce remède pour retenir les hommes en devoir, qui autrement se chercheroient des provisions particulières ; et nonobstant, par la négligence des provinces, elle ne peut estre tenue jusques sur la fin de l’année suyvante. Sa Majesté retournée à Nérac après la prise de quelques places, tant deça que delà Garonne, receut la nou-