Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/177

Cette page a été validée par deux contributeurs.

assista en plusieurs bons effectz ; mais ilz furent abbrégez par le malheur d’une harquebuzade qu’il receut au fort de Nicole sur Garonne, revenant la nuit de visiter les gardes, et M. du Plessis à l’heure mesme parloit avec luy. Pendant notre séjour à Montauban, Dieu nous donna une fille[1] qui ne vescut que troys mois. Nous avions prié M. de Chastillon d’en estre parrain, mais estant retenu en Rouergue pour s’opposer au feu duc de Joyeuse, il ne peut venir, et la tint en son nom messire Anthoyne de Chaudieu dit Sadeil, gentilhomme du Dauphiné, et très-excellent ministre de la Parole de Dieu, et pour maraine, Susanne de Pas, ma fille de mon premier mariage. Elle[2] est enterrée à Montauban.

Le Roy de Navarre commanda M. du Plessis de l’aller trouver à la Rochelle, à quoy il se résolut, d’autant plus qu’il voyoit nécessaire de le préparer à aller rencontrer son armée estrangère ; et pour ce partit sur la fin de Juing, et en chemin eust heur d’ayder à faire lever le siége de la Linde sur Dordoigne que la noblesse de Périgord avoit assiégée. Il arriva avec un petit nombre de ses amys près de S. M. et depuis n’en partit plus, et ne se passa acte ny explait au reste de ceste guerre jusques à son avènement à la couronne où il ne participast auprès

  1. Le manuscrit de la Bibliothèque impériale et l’édition de M. Auguis portent : « Pendant notre séjour à Montauban, 1586, le dix-neufviesme de Juong, Dieu nous donna… »
  2. Cette note, en marge du manuscrit de la Sorbonne, manque dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale et dans l’édition de M. Auguis, comme la plupart des éclaircissements de famille et des souvenirs domestiques ajoutés en note dans le manuscrit de la Sorbonne.