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Roy pour adviser à ce qui estoit de l’establissement de la paix, et à ce qui se devroit respondre au Roy, demandant les villes de seureté, (dont le terme estoit expiré) par la bouche de monsieur de Belièvre[1] conseiller d’Estat de S. M.

En ceste assemblée, où se trouvèrent le Roy de Navarre, monseigneur le Prince, M. de Laval[2], M. de Turenne, M. de Chastillon, plusieurs Seigneurs et gentilzhommes et personnages qualifiez de toutes les Eglizes du Royaume, fut fait une remonstrance au Roy par laquelle il estoit très humblement supplié de pourvoir aux inexécutions et contraventions de ses éditz de pacification, en ce qui estoit de la religion, de la justice et des seuretez ; et fut icelle dressée par M. du Plessis esleu à ceste fin de tous, sur les mémoires des provinces. Fut aussy résolu de requérir S. M. de laisser encore les villes de seureté à ceux de la religion pour quelques années, attendu que les mesmes causes pour lesquelles elles avoient esté accordées duroient encor, à scavoir les animositez et deffiances à l’occasion des interruptions de paix et inexécutions et contraventions susdittes. Pour porter ces remonstrances, cahyers et requestes à S. M. furent nommés unanimement de toute l’assemblée monsieur le conte de Laval et monsieur du Plessis lequel s’en excusa sur ce que sa présence

  1. Pomponne de Bellièvre, né en 1529, diplomate célèbre, fort employé par Henri III et Henri IV, dont il fut un instant chancelier. Il mourut en 1607. Son petit-fils, le président de Bellièvre, joua un rôle important dans la Fronde.
  2. Le manuscrit de la Bibliothèque impériale et l’édition de M. Auguis portent : « M. le comte de Laval »