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ne fit pas, parce que M. de Ségur de Pardaillan, qui pouvoit lors beaucoup vers le dit seigneur Roy[1], eut envie de le faire. De là, il retourna trouver le dit seigneur Roy [de[2] Navarre] en Gascoigne pour luy en rendre conte ; et en tout ce voyage, estoit avec luy le sieur de Buzenval, gentilhomme docte et de rares qualitez, fort son amy, qui depuis a manié les affaires du dit Seigneur Roy, premièrement de Navarre, et puis de France, avec très bon succèz en Angleterre et ès Pays bas. J’estoy grosse durant cela et accouchay au Plessis d’une fille qui fut baptisée et nommée Anne, dont furent parrains M. de Buhy, son frère aisné, et marraine Anne d’Anlezy, dame de Buhy, ma belle sœur, et avoit eu congé M. du Plessis de venir à Paris pour peu de jours. Comme il estoit prest, à l’instance de plusieurs lettres du dit Seigneur Roy, de retourner en Gascoigne[3] [n’ayant eu congé de luy pour venir en France que pour peu de jours,] il luy fut proposé par le Roy de Navarre, très instamment, d’administrer les sceaux de Navarre, mesmes avec condition de ne changer de robbe, ains les exercer comme en Angleterre, Escosse, Poulogne et autres grandz Estatz où les principaux seigneurs du pays les ont entre les mains. Dont il s’excusa au dit seigneur Roy, n’estimant à propos de bigarrer sa vie ny sa profession. Et alors

  1. Le manuscrit de la Bibliothèque impériale et l’édition de M. Auguis portent : « le Seigneur roy de Navarre. »
  2. Ces mots manquent dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale et dans l’édition de M. Auguis.
  3. Cette phrase manque dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale et dans l’édition de M. Auguis.