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croupissoient au mensonge s’aheurtoient principalement sur ce point-là. L’ayant fait, il le bailla à examiner aux sieurs de la Fontaine et du Saulsay, ministres très-doctes, puis à dix ou douze autres, les priant d’y remarquer songneusement ce qu’ilz y verroient à reprendre ; ce qu’ilz firent et en conférèrent au bout d’un moys ensemble et tombèrent d’accord de toutes choses. Le traicté peu après fut traduit en toutes langues, et par la grâce de Dieu, fit du fruit, et n’y a esté jusques icy respondu par aucun qui soit venu en lumière. Un moine de Rouen, nommé Corneille, travaillant sur la réfutation par le commandement du Baron de Meneville, parent proche de M. du Plessis et docte gentilhomme, receut la connoissance de la vérité par iceluy en y contredisant, quitta le froc, et s’en alla à Genève, où il fut receu ministre. Quelque temps après, il fut approuvé et imprimé à Genève, receu avec applaudissement au synode général de Vitray en France, et particulièrement servit en Angleterre pour empescher la distraction de l’Eglize, pour cause des cérémonies qui sont encor retenues en Angleterre.

En ce pays, et en l’an 1578, le premier jour de juing, nous nasquit aussy notre fille Elizabeth, dont furent parains sir Philippes Sidney et le sr de Killigrew cy-dessus nommés ; maraine, madame de Stafford, dame d’Honneur de la Royne d’Angleterre.

La cause principale qui hasta monsieur du Plessis de partir d’Angleterre fut une négociation du mariage de monseigneur le duc d’Alençon avec la Royne d’Angleterre pour laquelle fut envoyé le sr de Rames de la maison de Bagueville, parce qu’il n’approuvoit