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nos plaisirs. Ainsi toutes les langues sont imparfaites comme nous. Elles ont toutes été faites successivement et par degrés selon nos besoins. C’est l’instinct commun à tous les hommes qui a fait les premières grammaires sans qu’on s’en aperçût… Les langues les moins imparfaites sont comme les lois : celles dans lesquelles il y a le moins d’arbitraire sont les meilleures[1]. »

Victor Hugo a développé la même thèse. « Une langue ne se fixe pas. L’esprit humain est toujours en marche, ou si l’on veut en mouvement, et les langues avec lui. Les choses sont ainsi. Quand le corps change, comment l’habit ne changerait-il pas ? Le français du dix-neuvième siècle ne peut pas plus être le français du dix-huitième que celui-ci n’est le français du dix-septième, que le français du dix-sep-

  1. Dictionnaire philosophique