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on disposa sur un plan horizontal un vase de pierre, hémisphérique et concave. De son centre s’élevait un style parallèle à l’axe de la terre, dont l’ombre, dirigée par la marche du soleil, devait indiquer chacune des douze heures du jour, figurées par autant de lignes tracées au dedans de ce vase. Or, on sait que l’ombre du style d’une semblable horloge emploie autant de temps à s’étendre de l’une à l’autre de ses extrémités, que le soleil en emploie, depuis son lever jusqu’à son coucher, à parcourir la moitié du ciel, ou l’un des deux hémisphères ; car il n’en achève le tour entier qu’en un jour et une nuit. Ainsi, les progrès de l’ombre dans le vase sont en raison de ceux du soleil dans le ciel. Au moment donc où cet astre allait paraître, un observateur attentif se plaça près du cadran équinoxial parallèle à l’horizon ; et les premiers rayons venaient d’atteindre les sommités du globe, lorsque l’ombre, tombant du haut du style, vint frapper la partie supérieure du vase. Le point frappé par cette ombre fut aussitôt noté ; et l’observation, continuée aussi longtemps que le disque solaire se fit voir tout entier, cessa dès que la partie inférieure de son limbe toucha l’horizon ; alors la ligne jusqu’à laquelle l’ombre venait de parvenir dans le vase fut également marquée. L’on prit ensuite la mesure de l’espace renfermé entre les deux traits, et qui donnait celle du diamètre du soleil. Elle fut trouvée égale à la neuvième partie de l’intervalle compris entre la partie supérieure du vase et la ligne qui indiquait la première heure. Il fut ainsi démontré qu’à l’époque de l’équinoxe, le soleil présente neuf fois son diamètre dans une heure ; et comme son cours, dans l’un des hémisphères, ne s’achève qu’en douze heures, et que neuf fois douze égalent cent huit, il est évident que le diamètre du soleil est la cent huitième partie de la moitié du cercle équinoxial, ou la deux cent seizième du cercle entier. Mais nous avons démontré que la longueur de cette ligne circulaire est de 30.170.000 stades : donc la deux cent seizième partie de cette quantité, ou environ 140.000 stades, est la mesure du diamètre solaire ; ce qui est presque le double de celui de la terre. Or, la géométrie nous apprend que de deux corps sphériques, celui dont le diamètre est le double de celui de l’autre a huit fois sa circonférence : donc le soleil est huit fois plus grand que la terre. Cette mesure de la grandeur du soleil est un extrait fort succinct d’un grand nombre d’écrits sur cette matière.

=== Chap. XXI. Pourquoi l’on dit que les étoiles mobiles parcourent les signes du zodiaque, bien que cela ne soit pas. De la cause de l’inégalité de temps qu’elles mettent respectivement à faire leurs révolutions. Des moyen