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jour de sa course la trouve au sommet de l’hémisphère opposé, lorsque le soleil se dispose à nous quitter : ce qui le prouve, c’est qu’alors elle se montre à l’horizon au milieu de la nuit. Enfin le vingt-huitième jour, elle rentre en conjonction. Aussi longtemps qu’elle reste plongée dans le sein du soleil, nous croyons voir ces deux astres se lever à peu de distance l’un de l’autre ; mais insensiblement la lune s’éloigne du soleil, en prenant la direction de l’orient.

La marche du soleil a également lieu du couchant au levant ; et, bien qu’elle soit plus lente que celle de la lune (puisque le premier met à visiter un signe du zodiaque autant de temps que l’autre en met à faire le tour entier de ce cercle), nos yeux peuvent cependant le suivre dans sa course. Plaçons-le dans le Bélier, signe équinoxial qui rend le jour égal à la nuit. Aussitôt qu’il s’y couche, la Balance, ou plutôt les pinces du Scorpion, se montrent dans la région opposée de l’hémisphère, et le Taureau se fait voir non loin du point où le soleil a disparu ; car on aperçoit les Pléiades et les Hyades, brillant cortège de ce signe, peu de temps après le coucher de l’astre du jour. Le mois suivant, le soleil rétrograde dans le Taureau. Dès ce moment, nous ne pouvons plus distinguer aucune des étoiles de cette constellation, pas même les Pléiades, parce qu’un signe cesse d’être visible quand il se lève et qu’il se couche en même temps que le soleil, dont l’éclat absorbe celui de tous les astres qui sont dans son voisinage. C’est effectivement ce qui arrive alors au brillant Sirius, peu distant du Taureau. En parlant de ce phénomène, Virgile s’exprime ainsi :

………………….. Lorsque l’astre du Jour, Ouvrant dans le Taureau sa brillante carrière, Engloutit Sirius dans des flots de lumière.

Cette disposition de Sirius est, comme on voit, l’effet de son coucher héliaque, et non celui de sa descente sous l’horizon ; car il est trop près du Taureau pour se coucher réellement quand celui-ci se lève. Lorsque le soleil termine sa course dans le Taureau, la Balance est assez élevée sur l’horizon pour que le Scorpion se montre tout entier ; à peu de distance du lieu où le soleil s’est couché, on voit paraître les Gémeaux. Ce signe devient invisible du moment où le roi des astres y entre en sortant du Taureau. Des Gémeaux il passe au Cancer. Alors la Balance a atteint le plus haut point du ciel ; ce qui prouve que le soleil n’a pu parcourir entièrement le Bélier, le Taureau et les Gémeaux, sans rétrograder de 90 degrés. À la fin du trimestre qui suit, c’est-à-dire après sa visite faite dans le Cancer, le Lion et la Vierge, il est reçu dans la Balance, qui, comme le Bélier, établit l’égalité du jour et de la nuit ; et quand il la quitte, on voit paraître, dans la partie opposée de l’hémisphère, le Bélier, qu’il avait quitté six mois auparavant.

Nous avons choisi, pour cette démonstration, le moment du coucher du soleil, préférablement à celui de soulever, parce que le signe qui le suit immédiatement, et qu’on voit à l’horizon aussitôt après son coucher, est celui-là même dans lequel nous venons de prouver qu’il se prépare à entrer. Or, cette preuve est aussi celle de son mouvement de rétrogradation. Ce qui vient d’être dit du soleil et de la lune s’applique également aux cinq planètes. Forcées, comme ces deux astres,