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qui leur soit propre, et sont entraînés dans l’espace avec tout le ciel, ou bien ils ont un mouvement particulier.

Dans ce dernier cas, ils se meuvent avec le ciel, d’orient en occident, par un mouvement commun, et aussi par un mouvement propre ; ou bien ils suivent une direction opposée, d’occident en orient. Voilà, je crois, les seules propositions vraies ou fausses qu’on puisse admettre. Séparons maintenant la vérité de l’erreur.

Si ces corps étaient fixes, immobiles aux mêmes points du ciel, on les apercevrait constamment à la même place, ainsi que les autres corps célestes. Ne voyons-nous pas les Pléiades conserver toujours leur situation respective, et garder sans cesse une même distance avec les Hyades, dont elles sont voisines, ainsi qu’avec Orion, dont elles sont plus éloignées ? Les étoiles dont l’assemblage compose la petite et la grande Ourse observent toujours entre elles une même position, et les ondulations du Dragon, qui se promène entre ces deux constellations, ne varient jamais ; mais il n’en est pas ainsi des planètes, qui se montrent tantôt dans une région du ciel, et tantôt dans une autre. Souvent on voit deux ou plusieurs de ces corps se réunir, puis bientôt abandonner leur point de réunion, et s’éloigner les uns des autres. Ainsi le témoignage des yeux suffit pour prouver qu’ils ne sont pas fixés au ciel ; ils se meuvent donc, car on ne peut nier ce que confirme la vue. Mais ce mouvement particulier s’opère-t-il d’orient en occident, ou bien en sens contraire ? Des raisonnements sans réplique, appuyés du rapport des yeux, vont résoudre cette question suivant l’ordre des signes du zodiaque, en commençant par l’un d’eux. Au lever du Bélier succède celui du Taureau, que suit celui des Gémeaux ; ceux-ci sont remplacés par le Cancer, et ainsi de suite. Si donc ces étoiles mobiles effectuaient leur mouvement d’orient en occident, elles ne se rendraient pas du Bélier dans le Taureau, situé à l’orient du premier, ni du Taureau dans les Gémeaux, dont la position est plus orientale encore que celle du Taureau ; elles passeraient des Gémeaux dans le Taureau, et du Taureau dans le Bélier, en suivant une marche directe, et conforme au mouvement commun de tout le ciel ; mais, puisqu’elles suivent l’ordre des signes du zodiaque, en commençant par le Bélier, d’où elles se rendent dans le Taureau, etc., ces signes étant regardés comme fixes, on ne peut douter que les corps errants n’aient un mouvement contraire à celui de la sphère étoilée. Ce qui le démontré clairement, c’est le cours de la lune, si facile à suivre, vu la clarté de cette planète et la rapidité avec laquelle elle se meut.

Deux jours environ après sa sortie des rayons du soleil, nouvelle alors, elle parait non loin de cet astre qu’elle vient de quitter, et près des lieux où ii va se coucher. À peine a-t-il abandonné notre hémisphère, qu’elle se montre au-dessus de lui, sur le bord occidental de l’horizon. Son coucher du troisième jour retarde sur le coucher du soleil plus que celui du second jour, et chacun des jours suivants nous la fait voir plus avancée vers l’est. Enfin, le septième jour, elle passe au méridien dans le moment où le soleil se couche ; sept jours après, elle se lève à l’instant où le soleil disparait sous l’horizon, en sorte qu’elle a employé la moitié d’un mois à parcourir la moitié du ciel, ou l’un des hémisphères, en rétrogradant d’occident en orient. Le vingt-unième