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POMPONIUS MÉLA.

Notre hémisphère, qui s’étend surtout d’orient en occident, et dont la longueur prise en ce sens l’emporte tant soit peu sur sa plus grande largeur, est complètement environné par l’Océan, dont il reçoit quatre mers intérieuresErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu. : une au septentrionErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu., deux au midiErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu., et la quatrième au couchantErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu.. Je parlerai des trois premières en temps et lieu. La dernière, d’abord resserrée dans un espace qui n’a pas plus de dix mille pas de largeur, debouche dans les terres, s’y répand au loin dans tous les sens, et se fait place à travers des rives lointaines et opposées, qui, se rapprochant ensuite peu à peu l’une de l’autre, presque jusqu’au point de se réunir, ne lui laissent plus qu’un lit très-étroit, ayant moins de mille pas d’un rivage à l’autre. Au sortir de ce canal elle s’élargit, mais très-peu puis elle se resserre de nouveau plus qu’auparavant, et se répand encore dans un vaste espace, à l’extrémité duquel une très-petite issue fait communiquer ses eaux avec celles d’un grand lac (e). Quoiqu’elle soit connue dans son ensemble sous la dénomination générale de notre mer, nous appelons particulièrement détroit, et les Grecs nomment μ (passage) (j), cette première ouverture par laquelle elle s’introduit dans les terres. Ses autres partiesprennent de même çà et là différentssurnoms. Se resserre-t-elle une première fois, c’est l’Hellespont(g). S’élargit-elle ensuite, c’est la Propontide (h). Se resserre-t —elle plus étroitementencore, c’est le Bosphore de Thrace (i). (a) Planche 2. — (b) La mer Caspienne, qui, dans le système d’Ératosthène, suivi par Méla, communique au nord avec la mer Glaciale (Oceanusseptentrionalis vel Scythicus).— (c) Le golfe Persique

et le golfe Arabique. — (d) La Méditerranée, y compris ses annexes depuis le détroit de Gibraltar jusqu’à l’extrémité de la mer d’Azot. (e) La mer d’Azof. — (f) Fretum Herculeum, aujourd’hui détroit de Cibraltar. (9) Aler d’Hellé, aujourd’hui detroit des Dardanelles. (h) De, devant, , Pont, parce qu’il faut la traversier pour aller dans le Pont-Euxin. La Propontide est aujourd’hui la mer de Marmara.

(i) Aujourd’hui le canal ou détroit de Constantinople. le nom de Bosphore est venu par corruption du motïBosporus, qui vient du grec

(trajet d’un bœuf).

Haec ergo ab orlu porrecta ad occasum, et quia sic jacet, aliquanto, quam ubi latissima est, longior, ambitur omnis Oceano, quatuorque exeo maria recipit : unum a septentrione, a meridie duo, quartum ab occasu. Suis locis illa referentur. Hoc primum angustum, Dec amplius decem millibus passuum patens, terras aperit, atque intrat. Tum longe lateque diffusum abigit vaste cedentia littora, lisdemqueexdiverso prope cœuntibus, adeo inarctum agitur, ut minus mille passibus pateat. Inde se rursus, sed modice admodum, laxat : rursusqueetiam, quam fuit, arctius exit in spatium. Quo cum est acceplum, ingens iterum et magno se extendit ambitu, et magnæ paludi, cæterum exiguo ore, conjungitur. Id omne, qua venit qnaque dispergitur, uno vocabulo Nostrum mare dicitur. Angustias introitumque venienlis, nos Fretum, Græci μ appellant. Qua diffunditur, alia aliis locis cognomiua acceptat. Ubi primum se arctat, Hellespontus vocatur. Propontis, ubi expandit. Ubi iterum pressit, ThraciusBosporus. Ubi iterum effundit, Pontus Euxinus. Qua paludi committitur, Cimmcrius Bosporus. Palus ipsa, Mœotis. Hoc Se répand-elle de nouveau, maisdansun plus grand espace, c’est le Pont-Euxin (a). Communique-t-elle à ce grand lac dont on vient de parler, et qu’on appelle Palus léotide (b), c’est le Bosphore Cimmérien (c). Cette mer et deux grands fleuves, le Tanaïs et le Nil, divisent tout notre hémisphère en trois parties. Le Tanaïs (d), coulant du septentrion au midi, se jette dans le Meotide vers le milieu de celui-ci. Le Nil, dans une direction contraire, vient se perdre dans notre mer. Toutes les terres comprises entre le détroit et ces fleuves forment d’un côté l’Afrique, et de l’autre l’Europe. La première s’étend jusqu’au Nil la seconde, jusqu’au Tanaïs. Tout ce qui est au delà prend le nom d’Asie.

CHAP. II. — Description sommaire de l’Asie.

L’Asie est baignée de trois côtés par l’Océan, qui changeant de nom suivant les lieux, se nomme Oriental[1] à l’orient, Indien[2] au midi, Scythique[3] au septentrion. Du côté de l’orient, où ses côtes sont longues et droites, elle est aussi large que l’Europe et l’Afrique ensemble y compris la mer qui les sépare. A partir de ce point elle présente une surface pleine et entière, jusqu’à l’endroit où l’océan Indien et l’océan Scythique viennent former dans son sein, d’un côté la mer d’Arabie et de Perse, de l’autre la mer Caspienne, qui la rétrécissent considérablement dans cette partie. Mais bientôt après elle s’élargit encore, et reprend sa première étendue. Enfin à l’occident, où elle se termine et vient aboutir au reste de la terre, elle étend son extrémité moyenne sur différentes parties de notre mer, (al Aujourd’huila mer Noire. (0) Le Palus-Méotide, qui tirait son nom du peuple appelé Mœotœ, est la mer d’Azoi. (c Aujourd’hui le détroit d’Yeni-Kaleh, ou de Kertch. — (d) Aujourd’huiDon. (e) —

(f) — (g)

  1. L’océan Pacifique des modernes.
  2. Appelé encore ocean Indien, mais qui s’etend entre les côtes orientales de l’Afrique et les côtes occidentales de l’Australie.
  3. L’ocean glacial Arctique.