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mouvement semblable, et un même mode de s’avancer dans l’espace ; et cependant elles font leurs révolutions et décrivent leurs orbites en des temps inégaux. Comment se fait-il donc que, parcourant des espaces égaux en des temps égaux, ces corps emploient des périodes plus ou moins longues à revenir au point de départ ? Nous connaîtrons plus tard la raison de ce phénomène.

Chap. XV. Des onze cercles qui entourent le ciel.

Paulus, qui vient de donner à son fils une notion de la nature des astres, mus par une intelligence divine de laquelle l’homme participe, l’exhorte à la piété envers les dieux, à la justice envers ses semblables, et lui montre, pour l’encourager, ainsi qu’avait fait son aïeul, la zone lactée, récompense de la vertu et séjour des âmes heureuses. « C’était, dit Scipion, ce cercle dont la blanche lumière se distingue entre les feux célestes, et que, d’après les Grecs, vous nommez la voie lactée. » Relativement à cette zone, les deux mots circonférence et cercle ont la même acception ; c’est une de ces courbes qui entourent la voûte céleste. Il en est encore dix autres dont nous parlerons en temps et lieu ; mais celle-ci est la seule qui s’offre aux yeux, les autres sont plutôt du ressort de l’entendement que de celui de la vue. Les opinions ont beaucoup varié sur la nature de cette bande circulaire ; les unes sont puisées dans la fable, les autres dans la nature. Nous ne rapporterons que les dernières. Théophraste la regarde comme le point de suture des deux hémisphères, qui, ainsi réunis, forment la sphère céleste ; il dit qu’au point de jonction des deux demi-globes, elle est plus brillante qu’ailleurs. Diodore (d’Alexandrie)croit que cette zone est un feu d’une nature dense et concrète, sous la forme d’un sentier curviligne, et qu’elle doit sa compacité à la réunion des deux demi-sphères de la voûte éthérée ; qu’en conséquence l’œil l’aperçoit, tandis qu’il ne peut distinguer, pendant le jour, les autres feux célestes, dont les molécules sont beaucoup plus rares. Démocrite juge que cette blancheur est le résultat d’une multitude de petites étoiles très voisines les unes des autres, qui, en formant une épaisse traînée dont la largeur a peu d’étendue, et en confondant leurs faibles clartés, offrent aux regards l’aspect d’un corps lumineux. Mais Posidonius, dont l’opinion a beaucoup de partisans, prétend que la voie lactée est une émanation de la chaleur astrale. Cette bande circulaire, en décrivant sa courbe dans un plan oblique à celui du zodiaque, échauffe les régions du ciel que ne peut visiter le soleil, dont le centre ne quitte jamais l’écliptique. Nous avons dit plus haut quels sont les deux points du zodiaque que coupe la zone de lait ; nous allons maintenant nous occuper des dix autres cercles, dont le zodiaque lui-même fait partie, et qui est le seul d’entre eux qu’on peut regarder comme une surface, par la raison que nous allons en donner.

Chacun des cercles célestes peut être conçu comme une ligne immatérielle, n’ayant d’autre dimension