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est ouverte qu’aux âmes parfaitement pures. Il y a donc une égale force d’âme à ne pas craindre la mort qui vient naturellement, et à ne pas la hâter quand elle tarde trop à venir. Cette exposition des sentiments de Platon et de Plotin sur la mort volontaire éclaircit les expressions qu’emploie Cicéron pour nous l’interdire.

Chap. XIV. Pourquoi cet univers est appelé le temple de Dieu. Des diverses acceptions du mot âme. Dans quel sens il faut entendre que la partie intelligente de l’homme est de même nature que celle des astres. Diverses opinions sur la nature de l’âme. En quoi diffèrent une étoile et un astre. Qu’est ce qu’une sphère, un cercle, une ligne circulaire. D’où vient le nom de corps errants donné aux planètes.

Revenons maintenant sur les paroles qui complètent cette pensée « Car les hommes sont nés sous la condition d’être les gardiens du globe que vous voyez au milieu de ce même temple, et qu’on appelle la terre : leur âme est une émanation de ces feux éternels que vous nommez constellations, étoiles, et qui, corps arrondis et sphériques, animés par des esprits divins, font leurs révolutions et parcourent leurs orbites avec une incroyable célérité. Ainsi, Publius, vous et tous les hommes religieux, devez laisser à cette âme son enveloppe terrestre, et ne pas sortir de la vie sans l’ordre de celui qui vous l’a donnée ; car ce serait vous soustraire à la tâche que vous imposa Dieu lui-même. »

En parlant des neuf sphères, et plus particulièrement de la terre, nous dirons pourquoi ce globe est considéré comme le centre du monde.

Quant au nom de temple de Dieu, que Cicéron donne à l’univers, il suit en cela l’opinion des philosophes qui croient que Dieu n’est autre que le ciel et les corps célestes exposés à notre vue. C’est donc pour nous faire entendre que la toute-puissance divine ne peut être que difficilement comprise, et ne tombe jamais sous nos sens, qu’il désigne tout ce que nous voyons par le temple de celui que l’entendement seul peut concevoir ; c’est nous dire que ce temple mérite nos respects, que son fondateur adroit à tous nos hommages, et que l’homme qui habite ce temple doit s’en montrer le digne desservant. Il part de là pour déclarer hautement que l’homme participe de la Divinité, puisque l’intelligence qui l’anime est de même nature que celle qui anime les astres. Remarquons que, dans ce passage, Cicéron emploie le mot âme et dans son vrai sens et dans un sens abusif. À proprement parler, l’âme est l’intelligence, bien supérieure, sans contredit, au souffle qui nous anime, quoiqu’on confonde quelquefois ces deux mots. Ainsi, lorsqu’il dit : « Leur âme est une émanation de ces feux éternels, etc., » il s’agit de cette intelligence qui nous est commune avec le ciel et les astres ; et quand il dit : « Vous devez laisser à cette âme son enveloppe terrestre, » il est question du souffle dévie enfermé au corps de l’homme, mais qui ne participe pas de l’intelligence.

Voyons à présent ce qu’entendent les théologiens quand ils affirment que nous avons une portion de l’intelligence qui anime les astres. Dieu, cause première, et honoré sous ce nom, est