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pronostics de l’issue heureuse ou funeste des maladies. Cela devait être, puisque ce nombre est le souverain régulateur de l’économie animale. Qui plus est, les mouvements extérieurs du corps humain sont au nombre de sept : il se porte en avant, en arrière, sur la droite, sur la gauche, vers le haut, vers le bas, et tourne sur lui-même.

Possesseur de tant de propriétés qu’il trouve, ou dans son entier, ou dans ses parties, le nombre septénaire justifie bien sa dénomination de nombre parfait. Nous venons, je crois, de démontrer clairement pourquoi le septième et le huitième nombre, tous deux accomplis, le sont par des motifs divers ; donnons maintenant le sens du passage souligné au chapitre cinquième : « Lorsque tu seras parvenu à l’âge de cinquante-six ans, nombre qui porte en soi ton inévitable destinée, tu seras l’espoir du salut public et du rétablissement de l’ordre ; tu devras à tes vertus d’être appelé par le choix des gens de bien à la charge de dictateur, si toutefois tu échappes à la trahison de tes proches.

En effet, huit fois sept révolutions du soleil équivalent à cinquante-six années, puisque, dans le cours d’une année, cet astre fait le tour entier du zodiaque, et qu’il est astreint, par des lois immuables, à recommencer la même course l’année suivante.

Chap. VII. Les songes et les présages relatifs aux adversités ont toujours un sens obscur et mystérieux ; ils renferment cependant des circonstances qui peuvent, d’une manière quelconque, conduire sur la route de la vérité l’investigateur doué de perspicacité.

Cette expression ambiguë, si toutefois vous échappez, etc., est un sujet d’étonnement pour certaines personnes, qui ne conçoivent pas qu’une âme divine rentrée depuis peu au céleste séjour, et conséquemment instruite de l’avenir, puisse ignorer si son petit-fils échappera ou n’échappera pas aux embûches qui lui seront dressées ; mais elles ne font pas attention qu’il est de règle que les prédictions, les menaces et les avis reçus en songe ou par présages, aient un sens équivoque lorsqu’il s’agit d’adversités. Nous esquivons quelquefois cet avenir, soit en nous tenant sur nos gardes, soit en parvenant à apaiser les dieux par des prières et des libations ; mais il est des cas où toute notre adresse, tout notre esprit, ne parviennent pas à le détourner. En effet, si nous sommes avertis, une circonspection persévérante peut nous sauver ; si nous sommes menacés, nous pouvons calmer les dieux par des offrandes propitiatoires : mais les prédictions ont toujours leur effet. Quels sont donc les signes, me direz-vous, auxquels nous pouvons reconnaître qu’il faut être sur ses gardes, ou se rendre les dieux propices, ou bien se résigner ? Notre tâche est ici de faire cesser l’étonnement auquel donne lieu l’ambiguïté des paroles du premier Africain, en démontrant que l’obscurité est de l’essence de la divination. Du reste, c’est à chacun de nous à s’occuper, dans l’occasion, de la recherche de ces signes, pourvu qu’une puissance supérieure ne s’y oppose pas ; car cette expression de Virgile : « Les Parques ne me permettent pas de pénétrer plus loin dans l’avenir, » est une sentence qui appartient à la doctrine sacrée la plus abstruse.

Cependant nous ne manquons pas d’exemples qui prouvent que, dans le langage équivoque de la divination, un scrutateur habile découvre presque toujours la route de la vérité, quand toutefois