Page:Macrobe (Œuvres complètes), Varron (De la langue latine) Pomponius Méla (Œuvres complètes), avec la traduction en français, 1863.djvu/34

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’après le cours du soleil ; la seconde ou moyenne est menstruelle, et d’après le cours delà lune ; la troisième, qui est aussi la plus petite, est la révolution diurne, d’après le lever et le coucher de l’astre du jour. Chacune de ces trois révolutions a quatre manières d’être différentes, ce qui complète le nombre sept. Voici dans quel ordre se suivent ces quatre manières d’être : humidité, chaleur, sécheresse et froidure. La révolution annuelle est humide au printemps, chaude en été, sèche en automne et froide en hiver. La première semaine de la révolution menstruelle est humide ; car la lune qui vient de naître met en mouvement les substances aqueuses. La seconde semaine est chaude, parce que la lune reçoit alors du soleil une augmentation de lumière et de chaleur. La troisième est sèche ; car la lune, pendant cette période, parcourt un arc de cercle entièrement opposé à celui qui l’a vue naître. Enfin la quatrième semaine est froide, parce que la lune va cesser d’être éclairée. Quant à la révolution diurne, l’air est humide pendant son premier quart, chaud pendant le second, sec pendant le troisième, et froid pendant le quatrième. L’Océan cède également à la puissance du septième nombre ; ses eaux, arrivées le jour de la nouvelle lune à leur plus haut point d’élévation, diminuent insensiblement chacun des jours qui suivent jusqu’au septième compris, qui amène leur plus grand abaissement. Ces eaux, s’élevant alors de nouveau, sont à la fin du huitième jour ce qu’elles étaient au commencement du septième ; à la fin du neuvième, ce qu’elles étaient au commencement du sixième ; et ainsi de suite : en sorte qu’à la fin du quatorzième jour, elles sont à la même hauteur qu’à la naissance du premier jour delà nouvelle lune. Ce phénomène suit, pendant la troisième semaine, la même marche que pendant la première ; et pendant la quatrième, la même que pendant la seconde.

C’est enfin d’après le nombre septénaire que sont réglées les séries de la vie de l’homme : sa conception, sa formation, sa naissance, sa nutrition, son développement. C’est lui qui nous conduit par tous les degrés de l’existence jusqu’à notre dernier terme. Nous ne parlerons pas de l’évacuation à laquelle la femme est assujettie, à chaque période lunaire, lorsque l’utérus n’a pas été pénétré par la liqueur séminale ; mais une circonstance que nous ne devons pas omettre est celle-ci : lorsqu’il s’est écoulé sept heures depuis l’éjaculation de la semence, et qu’elle ne s’est pas épandue hors du vase qui l’a reçue, la conception a lieu ; et sept jours après, grâces aux soins de la nature, attentive à son travail, le germe, presque fluide, se trouve enveloppé d’une vésicule membraneuse, dans laquelle il est enfermé de la même manière que l’œuf dans sa coquille. À l’appui de ce fait, connu de tous les médecins, Hippocrate, aussi incapable de tromper que de se tromper, certifie, dans son traité de l’éducation physique des enfants, l’expulsion d’une semblable vésicule chez une femme qu’il avait reconnue grosse au septième jour de la conception. Le sperme ne s’était pas épandu, et cette femme priait Hippocrate de lui éviter les embarras d’une grossesse : il lui ordonna de sauter fréquemment, et sept jours après l’ordonnance l’ovule se détacha de la matrice, avec le tégument dont nous venons de parler. Tel est le récit de ce grand