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que c'est la plus molle de toutes les noix c'est ce qui est attesté par le très savant Suévius, auteur compétent en cette matière, dans l'idylle intitulée Moretum. Parlant d'un jardinier qui apprête un moretum, parmi les diverses choses qu'il y fait entrer, il nous apprend qu'il y met la noix mollusque; voici ses expressions

Admiscet missa in cava silicis haec nunc partim,

Partim Persica: quod nomen sic denique fertur

Propterea quod qui quondam cum rege potenti,

Nomine Alexandro Magno, fera praelia bello

In Persas tetulere, suo post inde reventu

Hoc genus arboris in praelatis finibus Graiis

Disseruere novos fructus mortalibus dantes.

Mollusca haec nux est, ne quis forte inscius erret.

« Toi, Acea, joins la noix basilique à la noix de Perse. Cette dernière a pris son nom, dit-on, de ce que jadis ceux qui, avec le puissant roi appelé Alexandre le Grand, allaient porter chez les Perses une guerre féconde en terribles combats, à leur retour dans les champs de la Grèce, y plantèrent cette espèce d'arbres, qu'ils en avaient apporté; procurant ainsi de nouveaux fruits aux mortels. Cette noix est la noix mollusque, pour que personne ne s'y trompe faute de le savoir. »

On appelle noix térentine, celle qui est si peu compacte qu'elle se brise presque en la touchant. On trouve à son sujet le passage suivant dans le livre de Favorin

Item quod quidam Tarentinas oves vel nuces dicunt, quae sunt terentinae a tereno, quod est Sabinorum lingua molle: unde Terentios quoque dictos putat Varro ad Libonem primo

« Quelques personnes donnent aux noix et aux brebis l'épithète de tarentines, tandis qu'il faut dire tarentines, de terenus, qui dans l'idiome des Sabins signifie mou. C'est de cette origine que Varron, dans son livre troisième à Libonis, pense que dérive le nom des Térentins. »

Horace est tombé dans l'erreur que Favorin vient de signaler, lorsqu'il dit:

« Et la molle noix de Tarente (et molle Tarentum.) »

La noix de pin produit celle-ci que vous voyez.

On trouve dans la Cistellaire de Plaute le passage suivant :

Qui e nuce nucleos esse vult frangit nucem.

« Que celui qui veut extraire la noix de sa coque brise la noix. »

CHAPITRE XV. Des diverses espèces de pommes et de poires. (CHAPITRE XVIII du livre III dans LACUS CURTIUS)

Puisque nous trouvons les pommes au nombre des bellaria, parlons de leurs différentes espèces, maintenant que nous avons terminé ce qui concerne les noix. II est des écrivains agronomiques qui établissent la distinction suivante entre les noix et les pommes. Ils appellent noix tout fruit qui, étant dur à l'extérieur, renferme intérieurement un corps bon à manger; et ils appellent pomme tout fruit qui, étant extérieurement bon à manger, renferme dans l'intérieur un corps dur. D'après cette définition, la pêche, que le poète Suévius compte, comme nous l'avons vu plus haut, au nombre des noix, devrait être rangée plutôt parmi les pommes. Après ce préliminaire il faut passer en revue les différentes espèces de pommes que Cloatius, dans le quatrième livre des Étymologies grecques, énumère soigneusement en ces termes

Sunt autem genera malorum: Amerinum cotonium citreum coccymelum conditivum ἐπιμηλὶς musteum Mattianum orbiculatum ogratianum praecox pannuceum Punicum Persicum Quirianum prosivum rubrum Scaudianum silvestre struthium Scantianum tibur Verianum.

« Voici quelles sont les diverses espèces de pommes : l'abricot, le coing, le citron, le coccymelum, la pomme à cuire, la pomme de Mélos, la pomme douce, la mattiane, la pomme orbieulée, la grenade, la pomme précoce, la pomme ridée, la punique, la persique (pêche), la quiriane, le prosivum, la pomme rouge, la scaudiane, la pomme silvestre, le struthium, la scantiane, la pomme de Tibur, la vériane. »

Vous voyez que la pêche, qui a conservé le nom de son soi originaire (persicum), quoiqu'elle soit depuis longtemps naturalisée sur le nôtre, est comptée par Cloatius au nombre des pommes. Le citron, dont parle le même auteur, est aussi une espèce