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mier à parler, toute autre question devant céder à la sienne. Tu lui succéderas,mon cher Flavien et pour que je jouisse du plaisir de vous entendre tous deux, et afin que, par un moment de silence, je reprenne des forces pour parler. Sur

ces entrefaites, le chef du service des esclaves, chargé de brnler l’encens aux Pénates, de dresser les mets sur la table et de diriger les actes du service domestique, vient avertir le maître que ses serviteurs out terminé le repas d’usage en cette solennité annuelle.Caren cette fête (*les Saturnales ) on fait l’honneur aux esclaves dans les maisons religieuses, de les servir les premiers, et à des tables disposées comme pour les maîtres. On renouvelle ensuite le service de latable pour le repas des maîtres. Celui qui avait présidé à ce repas des esclaves venait donc avertir que le moment du repas des maîtres était arrivé. Alors Prætextatus dit —Il faut réserver notre Virgile, pour un moment plus favorable de la journée, et lui consacrer une autre matinée, où nous parcourrons avec ordre son pdëme. Maintenant l’heure nous avertit de venir honorer cette table de votre présence. Mais Eustathe, et après lui Nicomaque,se souviendrontqu’ils ont le premier rang pour nos dissertations de demain. D’après votre consentement, dit Flavien, je suis convenu avec vous que, le jour suivant, mes Pénates auront le bonheur et l’honneur d’offrir l’hospitalitéà une réunion si distinguée. Tous

en ayant été d’accord, ils allèrent prendre le repas du soir avec beaucoup de gaieté, chacun se raput quidquid obscurum videbitur, quasi literatorum omnium longe maximus palam faciat. His dictis, et universo ccetui complacitis, Praetextatus cum in se conversa omnium ora vidisset l’bilosophia, inquit quod unicum est munus Deorum, et disciplina discipliuarum,honoranda est ameloquio. Unde meminerit Eustathius, primum sihi locum ad disseicndum, omni alia professione cedente, concessum. Huic tu, mi Flaviane, snccedes ; ut et auditu vestro recréer, et aliquanto silentioinstaurem vires loquendi. Inter hæc servilis moderator obsequii, cui cura vel adolendi Penates, vel struendi penum, et domesticorum actuum ministros regendi, admonet dominum familiam pro solemnitate annui moris epulatam. floc enim feslo, religiosæ domus prius famulos instruclis tanquam ad usum domini dapibus honorant et ita demum patribiis familias mensîe apparatus novatur. Insinuat igitur praesul famulicii cœnæ tempus, et dominos jamvocare.Tum Praetextatus Reservandus igitur est Vergilius noster ad meliorem partem diei, ut mane novum inspiciendo per ordinem carmini destinemos. Nunc liora nos admonet ut honore vestro haec mensa dignetur. Sed et Eustatillus, et post hune Nicomachus meminerint,crastina disserlatione servari sibi anteloquii functionem. Et Flavianus Ex placila jain vos lege convenio, ut sequenti die Pénates mei beari so tanti cœtus hospitio glorientur. His cum omnes assensi essent, ad cœnam, alio aliud de ltis, quæ inter se contulerant, reminiscente, approbanteque,cum magna alacrilale animi concesserunt.

pelant et confirmant quelqu’une des questions qu’ils avaient traitées entre eux.

LIVRE II.

CHAPITRE I. A quelle occasion la conversation des convives tomba sur les plaisanteries et les bons mots des anciens.


Après un frugal repas, quand la gaieté commença à naître avec les petites coupes, Aviénus prit la parole :

- Notre Virgile, dit- il, a caractérisé avec autant de justesse que d'intelligence un repas bruyant et un repas sobre, par un seul et même vers, au moyen du changement d'un petit nombre d'expressions. Ainsi, lorsqu'il s'agit du fracas occasionné par le déploiement d'un luxe royal, il dit

Postquam prima, inquit, quies epulis

« Après qu'un premier calme eut succédé aux mets. »

Mais lorsqu'il fait asseoir ses héros à une table modeste, il ne ramène point parmi eux le calme, puisque le tumulte n'a pas précédé; mais il se contente de dire

Postquam exempta fames epulis.

« Après que les mets eurent apaisé leur faim. »

Quant à notre repas, puisqu'il réunit à la modestie des temps héroïques l'élégance de mœurs de notre siècle, puisqu'on y rencontre la sobriété à côté du luxe et l'abondance auprès de l'économie, dois je craindre non de le comparer, mais de le met-