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ce qu’il l’ait trouvée. » Jésus, notre miséricordieux Berger, ne pouvait pas se voir frustré dans l’œuvre qu’il avait entreprise. Il était entièrement préparé à tous les obstacles qu’il rencontrerait sur sa route, et il savait très-bien tout ce qui s’opposerait à lui, avant qu’il pût mettre la main sur sa brebis perdue. Il s’attendait aux perfides oppositions de Satan qui lui disputerait pied à pied le terrain. Il savait quelle inimitié il y avait dans le cœur de la créature elle-même qu’il venait chercher et sauver ; et par-dessus tout il avait devant les yeux cette coupe remplie d’une ineffable amertume, qui lui était préparée à la croix ; l’abandon même de son Père ; les trois heures les plus sombres qui aient jamais passé sur l’âme d’une créature intelligente, heures plus terribles encore pour son âme divinement sensible que toutes les tribulations et les épreuves qu’il avait rencontrées ici-bas ! Recula-t-il alors devant Satan ? Non, certes, mais comme « l’homme plus fort, » il pénétra dans le centre même du palais de l’homme fort, et le dépouilla « de toute son armure dans laquelle il se confiait. » — « Par la mort il détruisit celui qui avait le pouvoir de la mort. » Fût-il lassé ou repoussé par l’inimitié incessante et terrible de l’homme ? Non, il s’avança avec toute la puissance divine de l’amour, au devant de tous les obstacles qui lui étaient suscités, jusqu’à ce qu’enfin, l’homme ayant jeté tout le venin mortel qui était dans son cœur et ayant cloué le divin Berger à l’arbre maudit, il exhala cette charitable prière : « Père, pardonne-leur, » et répandit le sang, en vertu duquel cette prière pouvait être et fut exaucée. La mort, enfin, put-elle le détourner de son dessein de miséricorde ! Non, il rencontra son mortel aiguillon ; et c’était réellement pour lui un terrible aiguillon ; il l’endura pourtant et