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moyen de retourner au bercail qu’elle avait abandonné. Comment le pourrait-elle, tant que la même disposition, qui l’a fait s’égarer dans l’origine, la pousse à s’égarer toujours davantage ? Et comment la disposition qui, au commencement, poussa la créature à se révolter contre son Dieu, engendrerait-elle jamais un esprit de soumission et de confiance ? Cela est impossible. De là la force et la valeur de ces paroles : « il va après celle qui est perdue. »

Dans ces quelques mots nous avons toute l’œuvre de la rédemption et la part que Dieu y prend. Dans la rédemption Dieu est essentiellement et éminemment le chercheur, et non le cherché. C’est ce qui nous est enseigné déjà dans Genèse iii. La question : « Où es-tu ? » nous montre bien Dieu « allant après ce qui était perdu. » L’homme s’était enfui de devant la face de Dieu, il s’était réellement « égaré », il avait cherché un lieu de refuge non vers Dieu mais loin de Dieu, derrière les arbres du jardin ; et lorsque ce Dieu miséricordieux descendit pour visiter l’homme, Il se trouva complètement seul relativement à l’homme, en sorte qu’Il dut, ainsi seul, commencer de nouveau non-seulement à créer mais à racheter. Dans la création c’était la toute-puissance agissant sur la matière inerte ; mais dans la rédemption c’était l’amour sans bornes et la grâce aux prises avec un cœur rebelle et une création ruinée. De là, comme conséquence, cette vérité aussi simple que sublime : Dieu apparaît agissant aussi seul dans la rédemption que dans la création. L’homme n’était pas sur la scène, lorsque le Créateur appela les mondes à l’existence ; il n’était pas là lorsque la main du Tout-Puissant jeta le soleil dans les cieux pour y accomplir sa course annuelle ; il n’était pas là, lorsque des bornes furent assignées