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le mal ! Incomparable grâce ! puisse-t-elle lier nos âmes à Celui qui en est la source et le canal !

Mais que fait le Berger avec sa brebis ? Se repose-t-il satisfait de l’avoir simplement trouvée ? Non, il devait pousser bien plus loin son dévouement et ses soins ; ce n’était, pour la brebis perdue et maintenant retrouvée, que le commencement d’une œuvre merveilleuse. La brebis, comme nous le lisons, était égarée dans le désert ; le Berger la trouve, mais comment va-t-il la ramener à la maison ? Il ne laisse pas la question longtemps indécise, car il n’a pas plus tôt trouvé la brebis, qu’il la met en toute sûreté « sur ses épaules. » Et le fait-il en se plaignant du poids ou de la fatigue ? Oh ! non, « il la met sur ses épaules tout joyeux. » Que la brebis connaissait peu les profondes émotions de joie qui remplissaient le cœur du Berger ! elle aurait bien plutôt augmenté sa peine en se débattant pour s’enfuir loin de ce lieu de repos et de sûreté ; mais peu importe, le Berger la tient et il s’en réjouit. Un cœur aimant et de fortes épaules surmonteront tous les obstacles. — Et qu’elle est simple et douce l’application de tout ceci à notre adorable Berger ! « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin ; » tel est le témoignage que lui rend le Saint-Esprit. L’amour de Christ n’était pas un amour qui pût être épuisé ou, le moins du monde, refroidi et diminué par une expérience personnelle du peu d’amabilité de celui qui en était l’objet. Il savait ce qu’il pouvait et voulait faire de son Église, à savoir : « une église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable ; » aussi ne s’arrête-t-il pas avant la grande consommation de la beauté et de la gloire de cette Église, « dans la dispensation de la plénitude des temps. » Tel est le vrai principe de l’amour. Si