Page:Mackintosh - Christ Notre Berger - 1856.djvu/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
10

saisir sa brebis égarée. Il en est ainsi de notre bon Berger, qui « en vue de la joie qui lui était proposée, endura la croix, ayant méprisé la honte. » Quelle joie ? Celle de pouvoir dire : « J’ai trouvé. » Il n’y eut aucune joie pareille dans la création ; tout ce que Dieu pût dire alors fut : « J’ai fait. » C’était à l’œuvre plus glorieuse et plus sublime de la rédemption qu’était réservée cette parole plus réjouissante : « J’ai trouvé. » La première de ces expressions fut prononcée, pour ainsi dire de ce côté-ci de la tombe, et la seconde, de l’autre côté. La création laissait l’homme exposé aux traits de Satan, qui peuvent blesser en tous lieux, de ce côté-ci du tombeau ; la rédemption, en le plaçant au delà du tombeau, le met par conséquent hors de leur atteinte. Mais l’amour exprimé dans ces paroles est encore un amour qui ne fait pas de reproches. Le Berger ne reproche rien à la brebis et ne la chasse pas avec colère à la maison. Ah ! non ; nous voyons ici le cœur tendre, compatissant et sympathique de ce Jésus, qui, au milieu de la ruine totale des choses humaines et en voyant l’immense désolation causée par Satan dans la création de Dieu, versa des larmes de profonde pitié sur les misères, que lui seul pouvait soulager par la résurrection. Et quand, je le demande, trouvons-nous l’expression la plus aimable de cet amour qui ne reproche rien ? À la première rencontre du Seigneur avec ses disciples après la résurrection ; oui, là, au lieu de leur reprocher ce que, sans aucun doute, ils sentaient avoir été un honteux abandon de leur cher Maître, à l’heure de ses plus profondes angoisses, ses premières paroles sont : « Paix vous soit. » Oh ! qu’elle devait être accablante pour Satan, la conviction calme qui ressort de ces paroles, que lui, Satan, était la grande cause de tout