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Le sol de l’Attique fut remarquable chez les anciens pour les fruits les plus délicieux et les poisons les plus violens. Il en est de même de l’esprit humain ; et c’est aux convulsions fréquentes que les anciennes républiques doivent les exemples de désordres sanguinaires et d’héroïsme vertueux, qui distinguent leur his toire de cette tranquillité monotone des Etats modernes. Les passions d’une nation ne sont montées au point d’être susceptibles d’actions d’éclat, sans courir les risques de commettre des violences et des crimes. L’ardeur de réforme dans un sénat n’est jamais assez grande pour combattre et vaincre les abus, à moins qu’elle ne hasarde les maux qui proviennent d’une témérité législative. Telles sontles lois immuables qui sont plutôt des libelles contre la nature humaine, que des accusations contre la révolution française. La voix impartiale de l’histoire doit sans doute raconter les défauts, comme les perfections de ce grand événement ; et il seroit réellement amusant et instructif de comparer la description qu’en auroit pu donner le Toréisme spécieux et modéré de M. Hume, avec celle que nous avons