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merce, qui réunit les intérêts des hommes, et la science, qui bannit les préjugés qui tendent à susciter des querelles entre eux, offrent une meilleure base pour la stabilité des manieres civilisées et bienfaisantes.

M. Burke prédit les plus fatales conséquences pour la littérature, sur des événemens qu’il suppose avoir porté un coup mortel à l’esprit de chevalerie. J’ai toujours été à l’abri de pareilles appréhen sions, à cause de ma croyance en une vérité fort simple ; c’est que la science repandue se perpétue. Une littérature bornée à un petit nombre d’individus, peut périr par le massacre des savans, et l’incendie des bibliotheques ; mais l’effusion des connoissances de nos jours ne pourroit être anéantie que par l’extirpation de la partie civilisée de l’espece humaine.

Loin d’être nuisible aux lettres, la révolution de France a servi leur cause d’une maniere dont il n’y a pas d’exemple dans l’histoire. Les progrès politiques et littéraires des nations ont jusqu’ici été les mêmes : la période de leur éminence, dans les arts, a aussi été celle de leur réputa-