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tisme avoit, depuis un siecle, désolé et pour ainsi dire barbarisé l’Europe, résistera peut-être au choc des excès d’un jour commis par une populace en délire. On pourroit ainsi opposer avec succès aux déclamations de M. Burke des exemples spécieux et populaires.

Mais le sujet lui-même, pour un profond penseur, abonde en réflexions d’une nature différente. Ce système de manieres, qui exista parmi les nations gothiques de l’Europe, dont la chevalerie fut plutôt l’effusion que la source, est sans doute une des circonstances les plus intéressantes et les plus particulieres des choses humaines. On n’a peut-être pas eu les succès les plus heureux dans les recherches que l’on a faites des causes morales qui formoient son caractere. Mais en nous renfermant dans le sujet en question, la chevalerie étoit certainement un des traits les plus frappans, et des effets les plus remarquables de ce système de manieres. Il faut avouer avec candeur que cette singuliere institution n’est pas seulement admirable comme correctrice de ces siecles barbares, dans lesquels elle