Page:Mackintosh, Apologie de la Révolution française, 1792.djvu/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la chevalerie, et de prédictions sinistres pour la condition à venir de l’Europe, puisque la nation, qui a si long-tems été en possession de lui donner le ton dans les arts et dans les modes, se trouve ainsi dégradée et corrompue. On pourroit remarquer que des siecles beaucoup moins éloignés de l’ardeur du méridien de la chevalerie que le nôtre, ont vu traiter des reines d’une maniere aussi peu galante et aussi peu généreuse que l’a fait la populace de Paris. On pourroit rappeler à M. Burke que, dans le siecle et dans le pays de Sir Philippe Sidney, « une nation d’hommes d’honneur et de chevaliers », souffrît qu’une reine de France, contre laquelle la malignité de ses détracteurs n’avoit pas excité autant de préjugés que contre Marie-Antoinette, languît dans la captivité, et pérît sur l’échafaud ; et on pourroit ajouter que les mœurs d’un pays sont plus certainement indiquées par la cruauté systématique d’un souverain, que par la frénésie licencieuse d’une populace. On pourroit remarquer que le système plus doux des mœurs modernes, qui a survécu aux massacres dont le fana-