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le peuple forcé de confier à son nouveau roi une force exorbitante pour défendre sa liberté, et le trône contesté. Telles sont les vues générales que peut suggérer un examen impartial de l’affaire du 6 octobre.

La marche vers Versailles paroît avoir été le mouvement spontanée d’une populace alarmée. Ses vues et les suggestions de ses chefs se bornoient probablement à faire venir le roi à Paris ; mais le choc d’une multitude armée termina par des excès imprévus et des crimes abominables.

Cependant ces crimes et ces excès ont, aux yeux de M. Burke, un aspect bien plus important que ne sauroit leur communiquer leur atrocité isolée. Ils forment, selon lui, la crise d’une révolution beaucoup plus importante qu’aucun changement de gouvernement ; une révolution qui doit faire périr les sentimens et les opinions qui ont formé les mœurs et les usages des Européens. « Le siecle de la chevalerie est passé, et la gloire de l’Europe anéantie à jamais ». Il fait suivre cette exclamation d’un éloge pompeux de