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fait allusion, comme ayant été chassés par des assassins, MM. Lally et Mounier, auroient sûrement pu rester sans danger dans une assemblée où l’on vomissoit journellement tant d’injures avec impunité contre les chefs populaires. Personne ne niera que le membre qui traita M. Mirabeau « du plus vil de tous les assassins » n’ait jouit de la liberté de parler dans toute son étendue. « Les terreurs de la lanterne et des bayonnettes » ont jusqu’ici été imaginaires. La fureur populaire a, jusqu’à présent, épargné les plus véhémens déclamateurs de l’aristocratie, et le seul décret, à ma connoissance, sur lequel on prétend que le peuple a eu beaucoup d’influence, est celui sur le droit de paix et de guerre. On ne sauroit nier que le désordre et le tumulte de l’assemblée n’aient souvent été dérogatoires à la dignité qui doit caractériser les délibérations d’un corps législatif. Mais la seule question d’importance est de savoir quels ont été les effets de ce tumulte sur ses décisions. Il est indifférent que ses délibérations aient été tumultueuses, si ses décisions ont été indépendantes. – « Dans la