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aussi illustrée par l’héroïsme, que justifiée par la nécessité, dans laquelle les citoyens de Paris, les habitans paisibles d’une capitale voluptueuse, sourds à toute autre voix qu’à celle qui menaçoit leurs représentans, leurs familles, et leur patrie, animés, au lieu d’être épouvantés par les armées de troupes disciplinées qui les environnoient de tous côtés, se formerent en armée, attaquerent, avec une bravoure et un succès également incroyables, une forteresse formidable, dissiperent tout projet hostile, et changerent la destinée de la France. Vouloir pallier ou excuser une pareille révolte, c’est bassement trahir ses principes. C’est un cas où la révolte étoit dictée par la vertu et par le devoir, et où la soumission auroit eu la bassesse la plus ignominieuse du plus grand crime. C’est une action qu’il ne faut pas excuser, mais applaudir ; qu’il ne faut pas pardonner, mais admirer. Je ne m’amuserai donc pas à défendre des actes d’héroïsme que l’histoire apprendra à la postérité la plus éloignée à révérer, et dont le récit est destiné à allumer dans des millions d’êtres à venir le saint enthousiasme de la liberté.