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vent être tranquilles » : mais en France, les tems n’étoient pas modérés, et ne pouvoient pas être tranquilles.

Corrigeons l’illusion des lunettes morales, qui nous font paroître les objets proches si disproportionnés. Plaçons la scene de la révolution française dans un siecle éloigné, ou chez une nation éloignée : et alors consultons paisiblement notre esprit, et demandons-lui si ce qui doit faire le plus grand sujet de notre surprise, n’est pas sa douceur sans exemple, et le petit nombre d’individus que la chute d’un tel colosse a écrasés.

Telles sont les réflexions générales que suggerent les désordres de la révolution française. Le premier et le plus important fut l’insurrection des Parisiens, et la prise de la Bastille. La maniere dont M. Burke a traité cet événement mémorable, est digne d’attention. Il n’occupe aucune place distinguée dans son ouvrage. Il en parle seulement d’une maniere obscure et méprisable, comme d’un de ces exemples de révoltes heureuses, qui ont nourri un esprit d’indiscipline parmi les soldats. « Ils n’ont pas oublié la prise des chateaux