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SECTION I I I.

Excès populaires qui ont accompagné la révolution.


Une vérité que personne ne sauroit nier, c’est que les grandes révolutions entraînent toujours après elles une multitude d’excès et de calamités. Cette vérité est encore plus particulierement évidente dans les révolutions qui, comme celle de France, sont strictement populaires. Lorsque le peuple est dirigé par une faction, ses chefs n’ont aucune difficulté à rétablir l’ordre, qui doit être l’objet de leurs désirs, parce que c’est la seule sûreté de leur pouvoir. Mais quand un mouvement général de l’esprit du peuple renverse un despotisme invétéré, il est moins facile d’empêcher les excès. Il y a plus de vengeances à assouvir, et moins d’autorité pour contrôler. La passion, qui a produit un effet si formidable, est trop violente pour passer subitement au calme et à la soumission. L’esprit de révolte paroît avec une fatale violence, lorsque son objet est