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à d’autres, qui appartiennent à l’ordre civil des Etats[1]. » Ainsi, l’homme de génie, sincèrement animé de l’amour des choses utiles, quelque philosophe qu’il soit, ou plutôt lorsqu’il est véritablement philosophe, ne dédaigne rien, et sait profiter des bonnes choses en quelqu’endroit qu’elles se trouvent.

Le discours par lequel nous allons préluder nous-mêmes à la publication de ce que Machiavel a écrit de plus notable et de plus utile, n’aura pas du moins le tort d’être empreint de la philosophie anti-religieuse de notre siècle, ni de ce républicanisme dont elle se fit une affaire de calcul et un moyen de triomphe. Notre but sera d’empêcher que les lecteurs ne s’égarent dans l’interprétation des maximes de ce grand homme d’Etat, et de fixer équitablement leur opinion sur son compte. Nous tachetons d’y montrer avec évidence l’utilité de sa doctrine pour la situation où l’Italie se trouvoit alors, et même encore pour toutes les circonstances semblables où seroient d’autres nations désolées par une longue et terrible anarchie dont

  1. Tom. VI de l’édition de Florence, 1782, pag. 74.