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parce qu’elles sont fortifiées de manière que chacun d’eux voient qu’il leur serait difficile et funeste de les attaquer (1). Toutes ont des fossés, de bonnes murailles, une artillerie suffisante ; et elles conservent dans leurs celliers, leurs greniers et leurs magasins, de quoi manger, boire et brûler pendant une année. En outre, afin de pouvoir tenir la populace suffisamment alimentée, sans qu’elle soit à charge au public, elles ont toujours en commun de quoi lui donner à travailler pendant un an à ces sortes d’ouvrages qui sont le nerf et la vie de la cité, et du produit desquels cette populace se nourrit. Elles maintiennent encore les exercices militaires en grande considération, et prennent beaucoup de soins pour qu’ils restent en vigueur (2).

Ainsi donc, un prince qui a une ville forte, et ne s’y fait point haïr, ne peut être attaqué ; et s’il l’était, celui

(1) C’était bon pour le temps passé ; et il ne s’agit pas ici de Français qui seraient les aggresseurs. G.

(2) A quoi ces précautions ont-elles servi contre notre ardeur, en Allemagne et en Suisse ? R. C.