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Préface

prit anti-religieux de notre siècle. En rendant compte du sacrifice qu’il lui en fait, il cite avec complaisance quelques phrases antimonacales, d’une lettre de Guichardin à Machiavel en cette occasion. Celui-ci lui écrivoit : « Quand je vois votre titre d’amateur de république auprès des moines, et que je considère avec combien de Rois, de Ducs et de Princes vous avez négocié, je me rappelle Lysandre, qui, après de nombreuses victoires, et couvert de nombreux trophées, fut chargé de distribuer la viande à ces mêmes soldats auxquels il avoit si glorieusement commandé. »

Mais Guiraudet s’est bien gardé de transcrire la réplique de Machiavel, non moins respectueuse pour les moines qu’honorable pour lui-même. « Je ne crois pas, répondoit-il à Guichardin, je ne crois pas avoir perdu mon temps en étudiant l’histoire et la république des religieux, même mendians (zoccoli), puisque j’y ai appris à connoître plusieurs de leurs constitutions et de leurs règles, qui sont excellentes en beaucoup de points ; et j’espère pouvoir en faire mon profit dans l’occasion, ne fût-ce que pour les comparer